Sixième et premier régional du Saint-Pol - Morlaix derrière les quatre athlètes africains et le Russe engagés, Laurent Colin, 35 ans, a franchi la ligne en 1 h 12'29'' en ayant donné tout ce qu'il pouvait. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas passé inaperçu à l'arrivée. « Ça me permet d'évacuer la douleur » Pour reprendre son souffle, le coureur de Saint-Thonan a pour habitude de pousser de puissants cris laissant penser à une profonde détresse. Un secouriste lui a d'ailleurs proposé son aide. D'un geste de la main, il l'a déclinée. D'un autre geste, il a rassuré son épouse. « Ce n'est rien mais je suis contente quand ça s'arrête », expliquait Madame Colin. Après quelques minutes, les cris se sont arrêtés et le sixième du semi-marathon s'expliquait. « C'est incontrôlé, c'est juste de la respiration. Je n'essaye pas de les arrêter, ça me permet d'évacuer la douleur. Faire sixième ici, ça valait le coup de souffrir. » Au bout de sa douleur, l'athlète a battu son record personnel. « C'est une super-saison. J'ai gagné pour la deuxième fois le Challenge de l'Elorn, j'ai fait 59e du marathon de Paris en 2 h 35' et je me classe sixième du Saint-Pol en battant mon record. C'est génial ! » Hier, Laurent Colin a tout simplement hurlé son bonheur.

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